Les élus AFP du Syndicat national des journalistes (SNJ) prennent acte de la décision d’Emmanuel Hoog de retirer sa candidature à un troisième mandat après avoir dressé le constat, a-t-il affirmé, d’un manque de soutien de l’Etat. Sortie théâtrale, assortie d’une lettre pleine de suffisance: le PDG joue les héros en même temps que les victimes, ce qui n’est pas digne de sa fonction.
Après ce forfait, Fabrice Fries, pourtant seul en lice et malgré deux tours de scrutin, n’a pas atteint la majorité qualifiée requise pour être élu.
Force est de constater qu’aucun des candidats préalablement retenus par le comité de sélection n’a la confiance des administrateurs de l’AFP, ce qui n’est pas de bon augure quand on aspire à diriger ces cinq prochaines années une entreprise déjà fragilisée par une situation financière très dégradée, dans un marché difficile.
Le SNJ invite l’ensemble des administrateurs, et pas seulement les trois représentants des salariés, à en tirer ce jeudi 12 avril la seule conséquence qui s’impose : il leur demande de déclarer infructueux le processus de recrutement en cours, de relancer un appel à candidatures ou de s’en remettre au Conseil supérieur de l’AFP, garant de la pérennité de l’Agence.
A ce stade, les salariés ne peuvent qu’avoir la très désagréable impression d’être les pions d’une partie qui se joue en coulisses et dont les représentants de l’Etat tirent les cartes sans grand égard pour l’indépendance de l’AFP, ses moyens et son personnel, pourtant si attaché à l’Agence.
Le SNJ, premier syndicat de journalistes en France comme à l’AFP, refuse que l’avenir de la troisième agence de presse mondiale, la première francophone, dépende d’une élection bâclée. Il prévient qu’il n’acceptera pas que son « statut de la liberté » soit sacrifié au profit de la mise sur pied d’une société à capitaux — publics demain, privés très vite — qui menacerait gravement son indépendance.
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